Masterclass à ISCOM : avec Charles Bambara, le communicant de la MINUSCA

Masterclass à ISCOM : avec Charles Bambara, le communicant de la MINUSCA

L’Institut supérieur de la communication et du multimédia a reçu ce lundi 1er février 2021 (ISCOM), en masterclass, le directeur de la communication stratégique et de l’information publique de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la Centrafrique (MINUSCA), Charles Bambara. En poste à Bangui, le Burkinabè a partagé avec les étudiants de l’institut son expérience et son parcours professionnel.  Il s’est aussi prononcé sur le processus de réconciliation nationale dans son pays d’origine.

C’était un rendez-vous très attendu par la cinquantaine d’étudiants de l’institut. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les pensionnaires de cet institut numérique, n’ont pas été avares en question.  Le fondateur de l’école, le Dr Cyriaque Paré, a d’abord planté le décor avant de passer la parole à l’invité du jour. « Charles Bambara a été précédemment directeur stratégique de la communication de la MONUSCO en RDC.  Il occupe actuellement le même poste à la MINUSCA en Centrafrique », a précisé le Dr Paré qui rappelle par ailleurs que l’invité a été journaliste avant de rejoindre les Nations Unies en tant que communicant. Cette casquette de communicant et le parcours de Charles Bambara, ajoute Dr Cyriaque Paré, corrobore l’idée selon laquelle le journalisme mène à tout à condition d’en sortir.

L’invité du jour (assis) en compagnie du fondateur de ISCOM, Dr Cyriaque Paré

Prenant la parole, Charles Bambara a rappelé son parcours professionnel aux apprentis journalistes et communicants de ISCOM. Rentré de Dakar en 1984, il a intégré un an plus tard Radio Bobo. Contre toute attente, dit-il, j’ai rejoint Radio Vatican en 1988.Ce passage à « la radio du pape » a été une véritable rampe de lancement puisqu’il rejoindra en 1992 la BBC, puis l’ONG Oxfam en 2009.

Pour Charles Bambara, le basculement du journalisme à la communication n’est pas aisé parfois, mais ne s’apparente pas non plus à un saut dans l’inconnu au regard des similitudes des deux métiers.  Un bon journaliste, dit-il, peut réussir en communication. Il suffit d’avoir un bon background, estime-t-il. Et sa présence à la MINUSCA est déjà un exemple même s’il reconnait avoir faire des formations après pour renforcer ses compétences. 

Réagissant à l’occupation du territoire centrafricain par les groupes rebelles, le conférencier se veut clair et pragmatique. Les trois quarts du territoire ne sont pas occupés par des groupes armés, contrairement à certaines informations véhiculée, a-t-il relevé. Le pays fait 623 000km² avec  16 préfectures. Et tous les 16 préfets, explique-t-il, sont en place. Il est incongru, à l’entendre, d’affirmer qu’une bonne partie du pays est occupée, alors que la situation n’est pas aussi grave que cela.  Si c’était vrai, poursuit-il, certaines préfectures auraient au moins disparu.

Intervenant sur le processus de réconciliation au Burkina Faso, Charles Bambara a laissé entendre que cette réconciliation est une nécessité pour le Burkina. Mais, précise-t-il, cette réconciliation ne doit pas être sacrifiée sur l’autel du pardon. Il faut donner la priorité d’abord à la justice, pense-t-il.

Un masterclass au goût des étudiants

Pour Laurentine Konkobo, l’expérience de Charles Bambara est instructive. « En plus de la compétence, je retiens au sortir de ce masterclass que la qualité de management est aussi un atout majeur pour réussir sa mission. Et l’exemple de notre invité en est plus illustratif », a indiqué cette étudiante de 3e année en communication.

Isaac Ki-Zerbo dit prendre note des conseils de l’invité

Même sentiment partagé par son camarade Isaac Ki-Zerbo, étudiant en 3e année journalisme. Nous avons beaucoup appris de cette rencontre, a souligné le journaliste en herbe qui dit prendre note des conseils de l’invité afin de mieux peaufiner sa préparation.  

Charles Bambara est polyglotte. Il parle notamment français, anglais, espagnole et italien et a invité les étudiants à apprendre d’autres langues pour s’ouvrir à l’international.

Serge Ika Ki

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