Lavage des engins à Ouagadougou : « Il n’est écrit nulle part que c’est le travail des hommes » Fati Ouédraogo
Le lavage des engins (automobiles, motocyclettes) est l’une des activités génératrices de revenu pour de nombreux jeunes de la ville de Ouagadougou. Ces endroits se situent à chaque coin des rues de la capitale. Autrefois exercé par les hommes, cette activité n’est plus l’apanage de ces derniers. Des femmes y font avec fierté maintenant. Nous sommes allés à la rencontre d’une des leurs ce 27 mai 2021, sise au quartier tampouy.
Décomplexée et inspirée, elle nous retrace l’histoire de son boulot. « J’ai commencé ce travail il y a un an. Au début, j’étais victime des railleries de certains usagers mais je tenais toujours à ma conviction; celle de ne pas être esclave des autres en leur demandant de l’argent surtout que je n’ai pas de mari. » A-t-elle ‘’ressassé’’ le visage tout hilare traduisant l’expression d’une satisfaction.
A entendre Ouédraogo Fati, elle ne nourrit aucun regret d’officier
dans ce domaine parce qu’elle y gagne véritablement sa vie. Grâce à cet emploi,
confie-t-elle, j’arrive à subvenir aux besoins de ma petite famille. La scolarité
de mes deux enfants au primaire est entièrement prise en charge par moi-même.
Fati Ouédraogo a refusé d'être filmée mais accepte quand même une prise de vue
Mais quand il s’agit de parler de son chiffre d’affaire,
c’est un silence total. Je ne peux pas vous dire ce que je gagne affirme-telle
mais ce qui est sûr je me réjouis, a-t-elle laissé entendre.
Par jour, elle passe au lavage au moins 15 véhicules, nous a fait savoir un de ses trois collaborateurs que nous avons rencontré avec elle. Pour Omar Ouédraogo, l’exemple de dame Ouédraogo doit inspirer d’autres femmes. Il n’y a pas de sot métier si l’on peut s’en sortir pense-t-il. Elle travaille très bien, cette femme doit être source d’inspiration pour ces nombreuses autres qui cherchent la facilité de la vie, a-t-il conclu.
« Je
n’ai pas peur de la concurrence » a dit dame Ouédraogo
Au regard de la multitude des services de lavage dans
les artères de la ville, il est bien réel que la concurrence est de taille.
Cependant, Fati Ouédraogo dit être consciente de cela parce qu’elle estime être
suffisamment influente au point qu’elle ne peut céder à une concurrence quelconque.
« Ils sont là, je suis là aussi ; chacun cherche pour lui » a
expliqué Fati Ouédraogo qui s’empressait de fuir notre micro afin d’achever son travail.
Elle fait du bon boulot, nous a indiqué un de ses fidèles
clients Mahamadi Zongo. « Quand elle travaille, tu ne sais même pas que c’est
une femme » soutient ce client attitré qui était venu chercher sa
voiture. Pour lui, cette dame doit être encouragée, c’est pourquoi je viens
toujours ici pour laver ma monture, a-t-il expliqué.
En plus de ce service de lavage, dame Ouédraogo est aussi
gérante de parking. Comment arrive -t-elle à concilier les deux, elle sort sa
formule. « Le matin, je gère le parking. Le soir, je viens rejoindre les
trois collaborateurs à qui j’ai confié le travail du matin » a-t-elle laissé
entendre.
Très engagée pour élargir son service, elle dit être
confrontée à quelques difficultés notamment la vétusté de la machine à lavage.
Outre cet aspect, elle souhaiterait s’installer dans un endroit plus commode
que l’espace actuel.
Serge Ika KI
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