Journée internationale du vivre-ensemble en paix : Le Burkina célèbre sous le signe de la réconciliation nationale
« Dans
la différence et la diversité, exprimons notre désir profond de vivre et d’agir
ensemble en vue de bâtir un Burkina Faso de paix, de solidarité et
d’harmonie ». C’est sous ce thème que le Burkina Faso a célébré le samedi
15 mai 2021, à Ouagadougou, la Journée internationale du vivre-ensemble en paix
( JIVEP). Elle a été ponctuée par une conférence publique organisée par le ministère en charge de la Réconciliation nationale.
La célébration de cette
journée vient à point nommé. Elle intervient au moment où le Burkina s’est
engagé dans un processus de réconciliation nationale. C’est d’ailleurs le
principal motif de satisfaction exprimé par le ministre d’Etat,chargé de la Réconciliation
nationale et de la Cohésion sociale, Zéphirin Diabré.
Pour lui, le thème de cette 4e
édition de la journée internationale du vivre-ensemble en paix,
célébrée chaque 16 mai, est en phase avec les réalités du Burkina.
« Notre pays le Burkina
Faso, jadis considéré comme un havre de paix et de stabilité, fait face à une
crise multidimensionnelle marquée par un échec de la construction de l’Etat-Nation.
Et cette situation fragilise davantage le vivre-ensemble» a rappelé Zéphirin
Diabré. A entendre le ministre, la montée des phénomènes tels que la haine,
l’intolérance, la division et la défiance de l’autorité de l’Etat constituent
des terreaux fertiles à la radicalisation qui a pour conséquence le terrorisme
auquel le pays est confronté. Il urge pour lui de promouvoir le vivre ensemble
en harmonie afin de recoudre le tissu
social en lambeaux.
Et pour promouvoir ce vivre-ensemble, le Burkina dispose d’un capital humain suffisant et des ressources nécessaires capables de redorer le blason du pays, a laissé entendre la coordonnatrice résidente du Système des Nations Unies au Burkina, Metsi Makhétha. Par ailleurs marraine de cette édition, la coordonnatrice humanitaire a rappelé l’objectif de la JIVEP instituée en 2017 par l’ONU et célébrée chaque 16 mai. Pour elle, elle a pour but de favoriser le dialogue entre les religions, les cultures et mobiliser la communauté internationale autour de la tolérance, du vivre-ensemble et de l’inclusion. Le climat social ambiant au Burkina Faso n’est pas reluisant a-t-elle indiqué, mais la détermination des Burkinabè à résister aux difficultés est un atout pour la réalisation du vivre-ensemble.
Il faut transformer les erreurs et blessures du passé en une force de paix, de prospérité et de progrès a-t-elle souhaité, tout en saluant la pertinence du thème.
La
parenté à plaisanterie, l’autre approche de la consolidation du vivre-ensemble
Parmi les trois communications données à l’occasion de la conférence publique dans le cadre la JIVEP, c’est celle de Issa Démé qui a suscité beaucoup de débats au sein du public. Sous l’intitulé « Contribution de la parenté à plaisanterie au renforcement du vivre ensemble », le conseiller technique du ministre de la Réconciliation nationale a fait l’état des lieux de cette pratique ancienne qui caractérisait le vivre ensemble du Burkina.
Si le Burkina a mal aujourd’hui à sa cohésion sociale, explique le
conférencier, c’est parce que cette pratique n’est pas bien entretenue. Pour
« panser » cette plaie, préjudiciable à l’harmonie sociale, le
conférencier pense que la parenté à plaisanterie doit servir de rempart. C’est
pourquoi, il propose, entre autres, la
nomination des fonctionnaires dans les zones alliées à la plaisanterie, le
soutien des associations ou groupes communautaires qui pratiquent ces valeurs. Cette pratique pourrait même être intégré comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’UNESCO
au regard de son existence dans la plupart des pays Ouest-africains.
Les deux autres
communications ont été respectivement animées par le Dr Siaka Ouattara et Dr
Jocelyne Vokouma sur les thématiques
‘’ la différence et la diversité dans l’union pour un Burkina Faso
harmonieux et paisible ‘’ et
‘’Education des jeunes à la promotion de la citoyenneté ‘’.
La pluralité ethnique doit
être un avantage pour renforcer la cohésion sociale, a soutenu le Dr Siaka Ouattara. Mais, elle doit passer
d’abord par une bonne éducation à la citoyenneté, a renchéri l’anthropologue
Jocelyne Vokouma.
C’est sur cette
communication que le modérateur, l’ambassadeur Mélégué Traoré, a mis un terme à
la conférence.
Serge Ika Ki
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