Campagne électorale au Burkina : Le MPP fait le plein du stade du 4 août
Pour l’épilogue de sa campagne électorale ( présidentielle et législative), le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a choisi le stade de 4 août pour s’adresser à ses militants et militantes. Un stade, resto verso avec ''intercalaire'', ce 20 novembre 2020 à Ouagadougou. Le MPP a fait une véritable démonstration.
Malgré ses 32000 places assises, le stade de 4 Août n’a pas pu contenir les militants et militantes du MPP. A 12h et demi nous prenions la direction de la plus grande enceinte sportive du pays, jamais nous avons pensé trouver une si grande foule à moins de deux heures du début de cette cérémonie. Après quelques kilomètres parcourus, nous observons des dizaines de cars estampillés MPP qui rallient aussi le lieu de rendez-vous. Au fur à mesure que nous faisons le chemin, on rencontre des attroupements par ci par là. Des usagers à deux roues font un cortège sous des coups de klaxon au point de laisser croire à un mariage d’un fortuné de la ville. Seulement que nous étions Vendredi ce jour-là ,où on a pas l'habitude de voir des célébrations nuptiales.
A des centaines de mètres du temple sportif, les embouteillages se créent et se multiplient. Pour éviter ce blocus qui pouvait nous perdre du temps, nous décidons de confier nos engins aux parkers comme la plupart des personnes. « ça fait 200 francs cfa, nous préviens le parker ». A l’occasion le prix du parking a doublé, nous informe-t-il . Après être acquitté de ce montant, nous prenons la direction du stade au pas de course qui était à un jet de pierre de nous.
13h déjà, nous arrivons devant le stade. C’est une foule inimaginable de tout âge qui se bouscule devant les différentes entrées. Se frayer un petit passage, relève sans doute d’un casse-tête chinois. Toutes les allées sont obstruées. Des cars arrivent continuellement, par dizaines. A leurs bords, de nombreux militants et militantes descendent. « MPP,victoire », « Roch, Kosyam » chantent-ils. Sous fond de musique, des cris de sifflet et de Vuvuzeéla, ses supporters scandent « MPP, un coup K.O ». La célèbre expression du président du parti Simon Compaoré, « Hakuna matata » revenait avec insistance sur les lèvres de la foule. Cela pour dire comme son auteur qu’il n’y a pas de problème.
Après cette observation, cap est mis sur l’intérieur.
Pour accéder à la
cuvette, c’est la croix et la bannière
A notre grande surprise, nous sommes reçus persona non grata par la sécurité. « Vos badges ne sont pas autorisés », nous indique sagement le flic. Durant cinq minutes de négociation infructueuse, un seul choix s’impose à nous : celui de renter par les portes populaires qui pouvait nous exposait à tous les risques. 14h30, nous accédons à
Pour accéder à la cuvette c’est la croix et la bannière
l’intérieur du stade, c’est une marée orange (couleur du parti) qui s'étend comme une drainée de poussière aux entrées du sanctuaire sportif. Les gradins sont pris d’assaut. Même pas une place vide. La mobilisation donnait l’atmosphère d’une finale de coupe du monde. La tribune officielle réservée aux autorités est au couleur du parti, l’orange. Dans les gradins, tout est compartimenté. Aucune ambiguë n’est perceptible au regard de la disposition des militants dans les gradins. Tous les douze arrondissements de la ville de Ouagadougou sont situés à travers des banderoles affichées sur les allées de chaque porte.
A son arrivée, le candidat-président fait le tour de la pelouse pour saluer la grande mobilisation
Le Président du parti, Roch Kaboré fait son entrée à 15H00 dans la cuvette à bord d’un véhicule noir sous des tonnerres d’acclamations. Tout le stade est debout. L’agitation monte d’un cran. Vuvuzélas, sifflets, des cris, tous les moyens sont mis en œuvre pour accueillir chaleureusement le président. Sous bonne escorte, il fait le tour du jardin de la cuvette vêtu de sa traditionnelle tenue Faso dafani. Les bras levés en parallèle, menu de son cache-nez, il salue la grande mobilisation.
Après ce tour, il rejoint la tribune où l'attendait son épouse et quelques caciques de son parti. Ainsi, l’hymne de la victoire du parti inaugure les différentes interventions.
De Alassane Bala Sakandé à Simon Compaoré en passant par Nathanaël Ouédraogo, tous ont réussi à tenir le public en haleine.
" J'ai un avenir parce que je suis dans le camp des vainqueurs" lance Nathanaël Ouédraogo, démissionnaire de l'UPC
Le directeur provincial de campagne du MPP, par ailleurs Président de l’Assemblé nationale, Alassane Bala Sakandé se dit confiant. « Un coup… » Lance-t-il. La machine du stade que sont les militants réplique « K.O ». Parmi toutes les interventions, celle de l’ex militant de l’UPC, principal challenger du MPP aura retenu l’attention du public. Apparu en costume noir, une écharpe orange arborant son coup, Nathanaël Ouédraogo réaffirme sa solidarité au MPP. « J’ai un avenir parce que je suis dans le camps des vainqueurs » a-t-il déclaré. Une déclaration qui aura son pesant d'ovations dans la foule: les militants s’agitent de nouveau.
Natanael Ouédraogo était vice président de l’UPC juste avant le début de la campagne électorale. Il a démissionné et a créé le Mouvement démocrate (MODEM) qui s’inscrit dans la mouvance. Il est par ailleurs, le 3è adjoint au maire de la commune de Ouagadougou.
Comme il fallait s’y attendre, le président du mpp Simon Compaoré a une fois donné du grain à moudre à l’opinion. A lorsqu’il se dirige vers l’estrade pour son intervention, la fameuse expression kenyanne vrombi au fond du stade. « Hakuna matata » scandent les sympathisants. Au parloir, Simon Compaoré se convainc déjà de la victoire de son parti. « The game is over » a encore lancé l’ancien ministre de la sécurité. Le jeu est plié selon lui. Le coup K.O ne souffre plus de doute à l’entendre. L’ambiance est à son paroxyme, le reste du discours ne s’entend plus. Les vuvuzélas et coups de sifflets prennent le dessus.
Quand le candidat Roch Kaboré intervient...
C'est un candidat confiant et rassuré qui a pris la parole ce jour là. Toujours fidèle à ses principes, le président en quête d'un second mandat , a laissé ses collaborateurs mener l'offensive avec des déclarations tonitruantes pour lui même assuré la défensive. Au parloir, il a été moins percutant et mordant que Simon Compaoré et Alassane Bala Sankandé. « Je salue cette mobilisation » a-t-il déclaré dès son intervention avant de faire un grand déballage de ses actions pour le prochain quinquennat -s’il est élu. « Nous allons intensifier la lutte contre le terrorisme », s’engage le président sortant .
En ce qui concerne la réconciliation nationale, le président ne fait pas dans la langue de bois. Nous allons engager un dialogue a-t-il dit mais précise toute de même que la réconciliation commence d’abord par la justice. Si vous avez des démêlés avec la justice vous devez répondre, prévient-il. « La réconciliation nationale ne consiste pas à faire rentrer 20 personnes qui ont librement quitté le pays » relève le président-candidat . La réconciliation nationale, dit-il, c’est plus de 5000 dossiers.
Abordant le volet sécuritaire, le président se dit fidèle à sa démarche : pas de négociation avec les forces du mal. « Certains disent que s’ils arrivent au pouvoir, ils vont négocier avec les terroristes. Si vous ne les connaissez pas, comment allez-vous négocier avec eux ? » se demande-t-il sous des acclamations.
Le président rejette en bloc les soupçons de fraude de l’UPC
Le président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), Zéphirin Diabré avait lancé des alertes sur d’éventuelles fraudes dans le processus électorales. Répondant à la question, le président Roch se dit très étonné. Comment peut –on anticiper sur des fraudes, s’interroge-t-il ? Ces gens, poursuit-il, sont tellement troublés qu’ils ne savent plus comment se passent les élections. « Ils accusent le MPP de préparer des bulletins dans les imprimeries pour pouvoir gagner les élections. Si ce n’est pas quelqu’un qui n’a pas de bon sens comment peut-organiser de telles fraude alors que c'est la Commission électorale nationale indépendante ( CENI) qui s'occupe des choses . La CENI organise les élections et tous les bulletins de la CENI sont paraphés ». Le MPP n’est mêlé à aucune fraude, rassure leur candidat.
Les chefs traditionnels en ordre de bataille pour le MPP.
Les chefs traditionnels s’engagent aussi pour Le coup K.O
L’autre fait marquant de ce meeting, est sans doute la forte mobilisation des bonnets rouges. Ces gardiens de la tradition ont royalement fait leur entrée à 13h à bord d’un car blanc. Ils étaient des centaines de chefs traditionnels qui ont assisté à ce dernier meeting du parti au pouvoir.
Cette soirée a connu la participation des sommités des artistes musiciens qui ont réussi secouer le stade. Parmi eux,il y a avait Floby, Dicko fils,Oumou Sankaré, Fadal Dey et Innoss’B .
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