Burkina Faso : l'offre électorale ne séduit pas l'électorat
Le Burkina Faso à l’instar des
autres pays africains connait une population qui manifeste faiblement sa
participation aux différentes élections. Pour beaucoup d’observateurs de la
scène politique Burkinabè et citoyen, cette situation est la conséquence d’une
insuffisance d’offre politique, mais aussi de la démagogie et la
non-transparence des acteurs.
Le taux de participations aux élections au Burkina reste toujours faible.
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Aux
élections législatives et présidentielle de 2015, le taux de participation
était de près de 60 % (Cf. Courbe « les tendances présidentielles de 2005
à 2020) . Est-ce faible? Question !
La
participation électorale est intimement liée au fichier électoral. En 2015, sur
une population estimée à 17 millions d'habitants, il y avait 5,5 millions
d'inscrits sur le fichier électoral, soit un peu plus de 30% de la population
totale. Pour Yakouba OUEDRAOGO, chargé de Communication de la Commission
électorale nationale indépendante « Même si tous votaient, ils ne sont
donc que le 1/3, à peine, des Burkinabè. »
Les
analystes soulignent, en outre, un mouvement général à travers le monde
caractérisé par un désintérêt des populations vis-à-vis de la chose politique.
Des populations qui estiment l'offre politique insatisfaisante et qui décident,
souvent de régler leurs problèmes par d'autres moyens que l'élection.
Au
Burkina Faso, la politique est synonyme, pour certaines personnes, de mensonge
et de tricherie. « A quoi bon confier son devenir à des personnes indignes
de confiance?, c’est la question que bon nombre de citoyen se posent », souligne
Yakouba OUEDRAOGO.
Une offre électorale démagogique
La
qualité de l’offre électorale impact la motivation des électeurs. L’offre
électorale est perçue en effet comme démagogique. La non réalisation des
promesses électorales qui en découle constitue un facteur de démotivation pour
une partie relativement importante de l’électorat.
Selon
une étude du Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD/Burkina Faso), lors
des dernières élections législatives de mai 2007, le taux de bulletin nuls
était de 7,43% des suffrages exprimés. Bien qu’en recul par rapport à la
présidentielle de 2005 où il était de 9,51%.
Selon
Abdoulaye Diallo, coordonnateur du Centre de Presse Norbert Zongo, « les
gens ne croient plus en la politique à cause de la pauvreté de l’offre
politique. Car les gens font la politique de la même manière du genre je te
donne un sac de riz tu me donne ta voie. » Cette manière de faire la
politique a créé un manque de confiance des populations envers les hommes
politiques.
Le
pouvoir fait de corruption électorale a fait que les populations observent la
politique de loin, car selon eux c’est joué d’avance. Par exemple 80% des
votants ont donné leur voie à Blaise Compaoré en 2010. Ce qui ne représente que moins de 2 000
000 de la population. Mais, ces dernières années on constate un engouement due
à l’insurrection soit près de 60% de suffrages exprimé aux élections couplées
de novembre 2015.
Au
Burkina Faso la participation électorale est relativement faible, indique le
rapport 2009 de la CGD/BF qui précise que sauf pour les premières élections
municipales de 2007, qui concernait quelques communes urbaines. La
participation électorale, relativise la même source, est davantage plus faible
si on prend en compte le nombre des non-inscrits qui relèvent aussi de
l’abstentionnisme électoral. Sur un potentiel de 7 à 8 millions d’électeurs, on
enregistre environ 4,5 millions d’inscrits et 2,5 millions de votants au
maximum note-t-il, avant de conclure que la moitié au moins des électeurs
potentiels n’est pas inscrite sur les listes électorales et donc ne vote pas.
Rendre
le vote obligatoire pourrait accroître le taux de participation. Par ailleurs,
une gestion publique plus vigoureuse, avec des résultats positifs sur la lutte
contre la corruption, sur l'accès aux services sociaux de base et sur toutes
les questions perçues comme importante par les populations peut amener
celles-ci à se dire, enfin, que la politique est porteuse de solutions.
Incidemment, ce pourrait être les moyens de susciter davantage de participation
électorale.
La
santé de la démocratie peut se mesurer au taux de participation aux élections
et à la vie politique en général. Traditionnellement, des taux de participation
élevés sont considérés comme des indicateurs d’une démocratie forte
Coulibaly
Patricia
Ki
Serge Ika
Ki-Zerbo
Yidalawala Isaac
Tuina
Clémence
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