Affectation des agents des médias publics : le ministère de la communication ouvre un autre front de bataille
Le ministère de la
communication, a, dans un communiqué du mercredi 03 mars, annoncé la mutation
de 350 agents des médias publics. En
effet, 322 agents de la RTB et 47 des
Editions Sidwaya seront affectés. Selon
le ministère cette affection est intervenue pour corriger les irrégularités au
sein des médias publics. Qu’est ce qui
peut expliquer cette affectation massive de ces agents ? Autrement dit,
cette mutation répond t-il à une nécessité de service ? Ou encore c’est
une stratégie pour le ministère de démotiver ces agents dans leur revendication
de société d’Etat ?
Aussi, faut-il, le rappeler, les agents des médias publics,
revendiquent depuis 2019, le passage des médias publics en société d’Etat. Une
revendication que le ministère de la communication plus précisément le
gouvernement jugent inadaptée et inappropriée à ces médias. Depuis lors, le
syndicat des médias publics, en l’occurrence le (Syndicat autonome des travailleurs de l’information
et de la culture) SYNATIC est en couteau tiré avec son ministre de tutelle.
Selon le secrétaire général du Synatic , Aboubacar Sanfo,
cette note d’affection relève d’une négligence
de la part du ministre de la communication, Remis Fulgance Dandjounou. Dans la
note, dit-il, il y a des agents retraités et même décédés qui y figurent. Comment
peut –on, comprendre cela, s’interroge-t-il ?
En riposte à cette vague d’affectation spontanée, le
synatic a décrété depuis le mercredi 04 mars un débrayage illimité sur toute l’étendue
du territoire. Le syndicat exige, en effet, l’annulation de cette note, seule
condition pour aller au dialogue.
Du reste, il va
sans dire que le ministre de la communication vient d’ouvrir un autre front de bataille pendant que le premier n’est pas
encore terminé. Et à cette allure, cet évènement risque d’engendrer un blocage
au niveau des médias publics.
Le ministre Remis Dandjounou, tient une conférence de presse
ce jeudi 05 mars 2020, pour expliquer les raisons de cette affectation.
Pour le moment le syndicat reste catégorique sur sa position, la grève illimitée
est engagée.
Déjà que le climat social est instable sur la question de
l’IUTS, cette décision du ministre peut contribuer à exacerber les tensions
sociales. Et il est légitime de se poser la question à savoir si le ministre à peser
les conséquences de cette décision avant de l’annoncer. Tout en connaissant la
place de ces médias dans le paysage médiatique burkinabè, il n’est pas exclu qu’une
crise s’éclate dans ce domaine.
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