Une hécatombe !!!



Editorial
Ils ont encore frappé fort et même très fort, cette fois-ci dans la région de l’Est du Burkina Faso. 38 morts, c’est le bilan provisoire annoncé par les autorités burkinabè, suite à l’attaque du convoi de la société minière canadienne, SEMAFO, survenue le mercredi 06 novembre 2019 sur l’axe Ougarou- Boungou.  Jusqu’à preuve de contraire, cela semble être le plus lourd bilan que le Burkina n’a jamais connu depuis que l’hydre terroriste a envahi le territoire notamment en 2016. Selon certaines indiscrétions, le bilan de cette attaque macabre de Boungou serait encore plus costaud que celui annoncé officiellement.
Hécatombe ou carnage ? Ce qui est sûr  l’heure n’est plus aux discours. Le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans son allocution à la nation, le jeudi 07 novembre, a, avant tout décrété un deuil de 72h sur toute l’étendue du territoire nationale avec pour mesure d’urgence, le recrutement des volontaires pour défendre le pays. Cet appel du chef de l’Etat, donne suite à un autre, qui avait été lancé par les jeunes de Kongoussi, il y a quelques semaines, pour aussi, défendre la même cause.

L’intention du président est bonne en ordonnant ce recrutement  volontaire mais nous doutons fort de son efficacité sur le terrain, quand on sait que cette guerre n’est pas conventionnelle. Attention à ne pas aller le nez dans le guidon ! Si cette guerre était un problème arithmétique, le Burkina se serait écarté sitôt de ces individus malintentionnés. Depuis que cette guerre a été imposée à notre pays, les effectifs de recrutement dans l’armée ont toujours été revus à la hausse. Cette année par exemple, il y a eu deux recrutements. Ainsi, pour dire que le nombre peut être important dans ce contexte, mais est inoffensif à ce stade de l’insécurité.

Nécessité fait loi, dit-on. La dotation des forces de l’ordre et de défense (FDS), est une nécessité impérieuse qui s’impose aujourd’hui. La guerre se gagne en majorité par des armes. La disponibilité du matériel adéquat augmentera la promptitude des FDS dans les zones d’alertes. C’est d’ailleurs pour des raisons de manque d’équipement que la police a abandonné la ville de Djibo. L’Etat doit faire plus d’effort pour équiper les FDS en matériel de combat en phase avec la stratégie de combat que l’ennemi nous a imposée en lieu et place de ce recrutement .Et puis, quel sera le temps de formation de ces volontaires pendant que l’ennemi monte en puissance ? Quel que soit le profil qu’on leur attribuera, ce mécanisme de riposte restera suicidaire. A cette allure, ces individus obscurantistes  peuvent manifestement se faire enrôlés et servir de véritable poche de renseignement pour leurs acolytes.  Aucune guerre ne peut se gagner sans passer par le renseignement, nous devons donc renforcer notre service de renseignement à cet effet.

Outre cet aspect de renseignement, le peuple dans toute sa composante, doit faire preuve d’unité et de patriotisme .C’est dans l’union que le pays viendra à bout de ce mal. On doit outrepasser nos différences et mettre en avant l’intérêt de notre pays car c’est à ce prix, que le Burkina triomphera de ce phénomène.  Jamais, le terrorisme n’a vaincu un pays au monde ! Le Burkina ne fera pas exception. Certes, nous allons verser la sueur, le sang, les larmes mais le terrorisme sera bouté hors de nos frontières..
                                                                                              Avis d’un plumitif
                                                                                                                      Serge IKA KI

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