Bonnes vacances : des élèves vendent du sable pour subvenir à leurs besoins



Dans le ‘’dépotoir’’ de sable sis à côté de la mairie de l’arrondissement n°3 de Ouagadougou, nombreux sont les jeunes élèves qui y gagnent leur vie.  Trois jeunes scolaires que nous avons rencontrés, ce mercredi 07 août  2019, disent faire le même travail sans toutefois poursuivre les mêmes objectifs.

Les trois élèves en plein travail
C’est en pleine séance de travail que nous avons rencontré Boureima Bagayé et ses deux amis dans leur lieu de travail à Tampouy, un quartier situé à l’arrondissement n°3 de Ouagadougou.

Très occupés, ils n’entendent pas se faire distraire par une quelconque personne, au risque de perdre du temps. Indécemment habillés, ils déchargeaient le sable d’un camion, qui en avait fait son plein à Ziniaré (localité située à une trentaine de kilomètres de Ouagadougou). En me faisant passer pour un client, je réussis à prendre un peu de leur temps.

Le constat est que, si pour certains élèves les vacances sont des opportunités de villégiature, pour d’autres par contre, c’est aussi des occasions pour se faire de l’argent. Et pour Boureima Bagayé, élève en classe de terminale, « Vacance n’est pas synonyme de repos ». Ses deux camarades de travail, Nouhoun Nacanabo  et Abdoul Aziz Kaboré, élèves en classe de 4e, pelles à la main, sont tout aussi fermes : « il n’est pas question de ‘’souffler’’ tant qu’on peut faire quelque chose pour avoir du fric.  Nous, on a décidé de vendre le sable pour occuper les vacances scolaires. Cette activité est très rentable pour nous, et elle nous aide énormément ».

« Environ 75.000 FCFA en fin des vacances »
Mais en quoi consiste exactement l’activité de ce trio ? L’un d’eux répond : « Nous suivons les camions pour chercher le sable dans les périphéries de Ouagadougou. C’est une activité assez pénible. Mais qu’à cela ne tienne ; chacun de nous peut gagner environ 75.000 FCFA  pendant ces vacances. 

Cela justifie aisément notre présence en ce lieu d’efforts et de sacrifice. A chaque vacance, nous faisons cette activité ».
Si  Nouhoun Nacanabo  et Abdoul Aziz Kaboré doivent leurs tenues vestimentaires et ‘’ratio’’ alimentaire, de par les retombées de cette activité, Boureima Bagayé quant à lui, y voit un potentiel pourvoyeur de ressources financières pour honorer ses frais de scolarité.
Boureima Bagayé,le plus âgé du trio

En ce qui concerne le soutien aux parents, Bagayé fait savoir qu’il apporte sa contribution pour les épauler : « Mes parents sont là, je pense que c’est une manière de les aider aussi ».
A peine avons-nous fini notre entrevue, qu’un klaxon retenti, pour 
donner le signal de départ, à la recherche de sites-réservoirs de sable. Le trio, tout souriant, prend congé de nous.

Serge Ika Ki (stagiaire)
Lefaso.net

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