Galian 2019 :« Je ne considère pas ce prix comme un accomplissement »Hugues Richard Sama, super Galian 2019.


La 22ème nuit des Galian récompensant les mérites des hommes et femmes des médias s’est tenue le samedi 11 mai 2019. Elle a vu Hugues Richard SAMA sacré meilleur journaliste de l’année.



Hugues Richard Sama,super Galian 2019
Ouverture de l’échangeur du Nord, « Pour aller à Larlé, on monte ou on descend ? » telle est l’article qui a conduit le jeune journaliste de l’observateur Paalga, Hugues Richard SAMA, au sacre de meilleur journaliste de l’année. Ce fut au cours de la 22ème nuit des Galian, une cérémonie de récompense et de reconnaissance des mérites acteurs des médias burkinabè
Le lundi 13 mai 2019, « la plume d’Or » de cette année nous a accordé  une interview pendant au cours de laquelle il a pu nous livrer son ressenti, ses impressions sur son sacre. Lisez plutôt.
   

Serge : Quels sentiments vous animent après avoir été sacré journaliste de l’année ?

Sama : C’est avec un sentiment de surprise que j’ai accueilli ce trophée. Je ne m’y attendais pas et ce pour plusieurs raisons. C’est un prix qui est toujours revenu aux journalistes d’expérience et c’est donc la première fois que ce prix-là revient à un jeune, surtout très peu expérimenté, car je n’ai que trois ans d’expérience. Et je perçois cela comme une récompense des jeunes journalistes.


Serge : Après seulement trois ans d’expérience, vous montez sur la plus haute marche du podium. Serait-ce un coup de chance ?


 Sama :(sourire) c’est un concours. J’imagine que les règles du jeu sont les mêmes. Le jury a ses critères, il devait évaluer un certain nombre de productions. Si les miennes ont été retenues, ce n’est pas anodin encore moins une chance. Même si moi je suis surpris, je suppose qu’il y a cas même un fond d’objectivité qui peut justifier cette récompense. Donc, je ne considère pas ce trophée comme un accomplissement, quand on fait son métier, qu’il y ait un prix ou pas, on  doit prendre plaisir à le faire, et cela ne doit pas non plus constituer une pression sur moi.


Serge : Au-delà  du super prix, est ce que vous aviez  pensé en tant que jeune journaliste  à gagner un prix spécial dans cette compétition très souvent consacrée à des expérimentés ?


Sama : Il le faut dire que je suis à ma troisième participation. La première c’était en 2017 en tant que stagiaire et la seconde en 2018. J’ ai gagné le prix du meilleur reportage en presse écrite, ce qui m’a d’ailleurs très surpris. Je peux dire que le déclic est venu de là, parce que les regards étaient tournés vers moi. On me disait souvent : « cette fois c’est la bonne, tu peux encore faire mieux ». Mais en aucun cas, je n’ai été sous pression, même si il y a beaucoup d’espoir qui étaient placés en moi.


Serge : Que représente le prestigieux prix pour un jeune journaliste comme vous ?

Sama : Pour être franc avec vous, je n’ai pas encore mesuré la portée de ce prix. J’ai l’impression que les autres sont plus heureux que moi .J’évite vraiment de rentrer dans les réflexions pour donner une certaine portée à ce prix. Je vais continuer à faire ce que je fais au quotidien, prendre plaisir à faire ce métier et je ne voudrais pas   que ce prix soit une manière de me mettre la pression. Je reconnais qu’il y a une belle cagnotte qui accompagne  le prix, mais je ne veux pas qu’il influe sur mon travail au quotidien, j’ai envie de faire comme si rien ne s’était passé.


Serge : Quel est le prochain défis de Sama ?

Sama : ça va vous paraitre paradoxal, je ne me lance jamais de défis. Je vis au quotidien, j’aborde chaque chose avec optimisme et l’envie d’obtenir le meilleur de moi-même quel que soit le résultat. Je fais mon travail, si demain il y a d’autres lauréats, tant mieux, à l’opposé aussi, cela n’aura pas de conséquences sur moi, à partir du moment où je fais un métier que j’ai librement choisi .On ne s’attend pas forcément à recevoir une récompense après, et je peux donc vous dire qu’il n y’a pas de défi.


Serge : Le regard de Sama est désormais tourné vers l’édition de 2020 ?

Sama : Mon regard n’est pas tourné vers l’édition de 2020, même si les autres peuvent penser à ma place en m’encourageant de rééditer l’exploit ou à avoir d’autres récompenses. Je ferai mon travail, qu’il y ait des prix ou pas, je dois continuer à faire mon travail. Je ne voudrais pas que cette soudaine notoriété m’influence car  pour moi, pour vivre heureux, il faut vivre caché.


Serge : Dans cette 22e nuit de Galian, la presse en ligne est sortie bras vide, est-ce une surprise pour vous ?

Sama : C’est une surprise d’autant  plus que l’année dernière, la presse en ligne avait été récompensée. Mais je me dis que si le jury a pris cette décision extrême, il s’appuie peut être surement sur quelque chose. En plus, je ne connais pas le fond du problème, mais je sais que la presse en ligne a ses spécificités  et ce n’est pas toujours évident pour nos journalistes de s’adapter à la particularité de cette presse en ligne. Le jury a donné des recommandations et j’espère que mes confrères qui abattent du bon boulot, en tiendront compte pour s’améliorer les années à venir.


Serge : Beaucoup disent que votre sacre était prévisible au regard de la beauté de votre plume, quel est votre commentaire?

Sama : merci !!C’est vrai qu’habituellement beaucoup de gens me dise que j’ai une belle plume. Pour être sincère avec vous, je n’ai jamais été satisfait d’aucun de mes papiers. Quand j’entends ces mots à mon endroit, je dis toujours que ce sont des flatteries. Je suis toujours en phase d’apprentissage.


Serge : Quel message envoyez-vous à vos jeunes confrères qui ambitionnent faire comme vous ?

Sama : Je prends mon exemple, peut-être qu’il est personnel mais je pense que ça peut inspirer. L’un des secrets pour exceller dans ce métier, c’est de toujours s’appuyer sur les anciens, les regarder en modèle. Ce n’est pas un défaut, moi j’aime faire comme mes anciens, vouloir faire comme mon rédacteur en chef Alain Zongo, comme mon directeur des rédactions Ousséni Ilboudo, comme  Hyacinthe Sanou. Ce sont des gens que j’ai lu et que je lis beaucoup dans l’objectif d’atteindre leur niveau. Il faut surtout prendre les anciens en exemple, s’approcher toujours d’eux pour avoir leurs conseils, suivre leurs pas .Je retiens aussi que pour ce métiers, il faut avoir de bonnes aptitudes mais aussi être entourer par des anciens qui vont te donner des rudiments qui te serviront de rampes de lancement. Dans ce métier, il faut être humble par ce qu’on ne finit jamais d’apprendre et toujours écouter les devanciers.










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